L’éducation est une des pierres de l’édifice à ériger contre le fanatisme et la barbarie

Si l’on considère que l’un des nombreux facteurs menant à la radicalisation est le manque d’équité ressenti par certains jeunes, des mesures peuvent être mises en place à l’école afin de promouvoir une plus grande égalité des chances.
L’OCDE travaille pour une éducation plus inclusive et a souligné, dans ses études, les problèmes d’équité soulevés par notre système éducatif.
On constate en effet une relation étroite entre le milieu socio-économique des élèves et leurs compétences dans les tests du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA).

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On peut réduire les inégalités sans faire baisser les performances

Les analyses ont montré que des élèves ayant le même niveau de performance aux tests PISA étaient plus susceptibles de redoubler ou d’être orientés vers les filières professionnelles s’ils étaient issus d’un milieu socio-économique défavorisé. Non seulement ces élèves obtiennent des résultats plus faibles mais ils montrent des attitudes vis-à-vis de l’école beaucoup plus négatives avec un engagement, une persévérance, une assiduité moindre par rapport aux élèves issus de milieux plus favorisés.
PISA a aussi montré que les élèves nés à l’étranger et dont les parents étaient eux aussi nés à l’étranger avaient trois fois plus de risques d’être en difficulté.
Certains pays ont prouvé au cours des différents cycles PISA qu’il était possible de réduire les inégalités sans pour autant enregistrer une baisse de leurs performances – notamment l’Allemagne, le Mexique, Hong Kong…
Parmi les politiques d’éducation susceptibles de favoriser l’amélioration de l’équité et des performances, il est possible :
– d’offrir un soutien plus important et de meilleure qualité aux élèves défavorisés qui débutent leur scolarité avec des lacunes en matière d’éducation ;
– de garantir que tous les établissements d’enseignement proposent une instruction de qualité ;
– et d’offrir des possibilités d’apprentissage supplémentaires aux élèves défavorisés, leurs parents n’étant peut-être pas en mesure de le faire.
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Pour des politiques en faveur de l’équité

Davantage de soutien doit donc être offert aux établissements d’enseignement présentant un effectif important d’élèves défavorisés ou aux élèves défavorisés au sein des établissements.
Des politiques sociales plus larges permettant de garantir que les élèves favorisés et les élèves défavorisés n’ont pas des vécus trop différents, aussi bien à la maison – et tout particulièrement avant le début de la scolarité formelle –, qu’à l’école, peuvent également favoriser l’amélioration de l’équité comme des performances.
Toutes ces politiques en faveur de l’équité et de la performance globale des systèmes d’éducation partent du principe que l’égalité des chances doit prévaloir pour tous et que dans les cas où certains élèves ne bénéficient pas des mêmes possibilités que les autres, du fait de leur origine socio-économique défavorisée, c’est au système d’éducation qu’il appartient d’y remédier.

Sophie Vayssettes, PISA France

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Sophie Vayssettes
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