Julie ou la Nouvelle Héloïse,
le secret d’une lecture à succès

En 1761, ce roman sentimental renouvelle la vision de la femme lectrice et la représentation des couples, comme Émile ou De l’éducation, un an plus tard, marquera l’histoire de la pédagogie. Julie ou la Nouvelle Héloïse cause un choc à sa parution en 1761. Paradoxalement, ce roman célèbre les lectrices sages, alors qu’Émile condamne, en 1762, toute lecture féminine. En quoi Julie est-elle le modèle d’une lectrice exceptionnelle au XVIIIe siècle ? Et pourquoi a-t-elle suscité l’enthousiasme des lectrices ?
Par Sandrine Aragon, Sorbonne Université
Plan de la séquence
1. La situation initiale : deux jeunes héros amoureux lisant ensemble, une situation dangereuse pour la vertu.
2. Le choix d’un plan de formation rigoureux.
3. Le résultat d’une bonne éducation : des héroïnes lectrices évoluant vers la sagesse.
4. La réception exceptionnelle de l’œuvre.

Au début du XVIIIe siècle, la mode des ouvrages libertins, engendrée par le succès de la traduction des Mille et Une Nuits, va mettre les couples de lecteurs à l’honneur parmi les personnages. Généralement, l’homme est l’initiateur qui fait découvrir les plaisirs de la lecture, lesquels sont les prémisses d’autres plaisirs des sens. Des contes de Crébillon jusqu’aux parties de Sade, des couples libertins lisent pour faire une pause, se récréer et reprendre de l’énergie avec un chocolat entre deux ébats. Et il est toujours dangereux pour une jeune fille innocente de s’adonner à la lecture avec un jeune homme.

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