L’idéal moral romain se reconnaît en partie dans l’idée de « virtus ». Formée sur « vir » (l’homme, dans le sens où il assume pleinement ses responsabilités masculines : le guerrier valeureux, le héros), la « virtus » est donc d’abord l’expression même d’une ardeur virile qui se démontre au combat. C’est le courage face au danger. Puis le terme évolue vers un sens plus moral : la valeur physique doit s’incarner dans des valeurs morales. L’influence du stoïcisme permet d’opérer un retour sur soi : la « virtus » s’exprime alors moins dans l’action que dans l’étude et la réflexion. Enfin, l’apparition du christianisme mène le mot dans deux directions : un retour aux sources quand il est associé à Dieu dont il évoque la puissance, et un pilier de la foi pour les croyants.