« Garibaldi », de Pierre Milza

"Garibaldi", de Pierre MilzaVient d’être réédité dans la collection de poche « Pluriel » la biographie de Garibaldi due à Pierre Nora parue initialement en 2012 aux éditions Fayard.
À tous ceux qui s’intéressent à l’Italie du XIXe siècle et à ce moment particulier pour son histoire que fut le Risorgimento qui aboutira à la formation d’un État indépendant et uni, la lecture de cet ouvrage est indispensable, voire urgente.
Mais également à tous ceux qui souhaitent en savoir un peu plus sur ce personnage légendaire, véritable mythe de son vivant et aujourd’hui encore, Giuseppe Garibaldi, que Pierre Milza suit pas à pas depuis sa naissance en 1807 à Nice, à sa mort en 1882 à Caprera, cette île de Sardaigne où il s’était ménagé un refuge et où des foules recueillies viennent encore saluer sa mémoire.

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Le “héros des Deux-Mondes”

Il n’est guère possible de résumer en quelques lignes le parcours exceptionnel de celui que le biographe – et d’autres avant lui – appellent « le héros des Deux-Mondes ».

Portrait de Garibaldi (1861), musée Don Giovanni Verità, Modigliana (Forlì)
Portrait de Garibaldi (1861), musée Don Giovanni Verità, Modigliana (Forlì)

Ce titre, Garibaldi le doit à son engagement sur le continent américain au temps de sa turbulente jeunesse.
Le jeune marin niçois, disciple de Mazzini, le fondateur de Giovine Italia, est en effet contraint, pour cause d’actions subversives, de s’exiler en Amérique du Sud, d’abord à Rio, puis en Argentine et en Uruguay.
Le réfugié politique ne tarde pas à s’engager auprès des combattants de la liberté, devenant chef de la flotte du Rio Grande do Sul, puis défenseur de la « Nouvelle Troie », Montevideo.
Couvert de gloire et de blessures, il se marie sur place à la farouche Anita, qui combattra à ses côtés, puis rentre en Italie avec quelques fidèles, reconstitue son armée de « chemises rouges » qu’il met au service du roi du Piémont, Charles-Albert, le mieux placé pour donner naissance à la future Italie.
 
Garibaldi à Palerme, par Giovanni Fattori, 1860
Garibaldi à Palerme, par Giovanni Fattori, 1860

Un “condottierre” irrésistible

Pendant près de quarante ans, le Niçois sera de tous les combats, frôlant la mort, échappant à la captivité, accompagnant dans la tombe sa chère Anita, connaissant à nouveau l’exil, redevenant le condottiere irrésistible qui mènera la fameuse expédition des « Mille » en Sicile, dernière étape avant la constitution de l’État italien auquel travaille Cavour.

Giuseppe Garibaldi photographié en 1866
Giuseppe Garibaldi photographié en 1866

Il reste à conquérir Venise, Rome, le Trentin, que le général, bien qu’épuisé et tenaillé par l’arthrite, va s’employer à rattacher à la couronne.
Il trouvera encore la force, en 1870, lui, l’ennemi personnel de Napoléon III, de voler au secours de la France, la nation amie, pour repousser les troupes de Bismarck, guidant son armée dans les Vosges ou en Bourgogne.
Ce qui vaudra à Victor Hugo, son inconditionnel admirateur, cette oraison funèbre : « Ce n’est pas l’Italie qui est en deuil, ce n’est pas la France, c’est l’humanité. »

Yves Stalloni

 
• Pierre Milza, « Garibaldi », « Pluriel », 2012, rééd. 2015, 731 p.
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Yves Stalloni
Yves Stalloni

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