Jean Racine : l’affranchissement de Monime ou les métamorphoses du devoir dans « Mithridate »

«Mithridate» semble une pièce un peu atypique dans l’univers dramatique racinien. De fait, les personnages semblent y demeurer maîtres d’eux-mêmes, en accord avec leur conscience, intérieurement libres ; ils agissent, leur volonté est efficace, et ils ne paraissent nullement asservis à quelque fatalité intérieure, obscure malédiction divine ou «clinamen» tragique les entraînant malgré leur lucidité au long d’une funeste spirale. Le tragique de «Mithridate» n’est pas intérieur, psychologique, il est extérieur et dépend en réalité de la situation. Cet article se propose d’illustrer cette thèse par l’exemple de Monime. Tout comme Phèdre, son plus cher désir est d’accomplir coûte que coûte son devoir, de conserver sa propre estime, le prix de cette attitude fût-il le malheur ou la mort. À l’inverse de Phèdre, elle y parvient. Or c’est précisément cet héroïsme inflexible et triomphant qui fait d’elle un personnage tragique…
Rubrique :
Siècle :
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Oeuvre :
Magazine spécial : Racine : Britannicus, Bérénice et Mithridate
Niveau(x) d'études :
seconde
Programmes :
objet d’étude - théâtre
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