Quelle formation pour les enseignants de demain ?

Créés voici vingt ans, les IUFM ont oscillé entre deux modèles : l’école professionnelle et l’université. Il sont aujourd’hui intégrés aux universités dont l’autonomie va se renforcer. On peut ainsi craindre que les transformations en cours  « aboutissent à accentuer l’écart entre une offre de formation hétérogène et dérégulée, et la mission fédératrice de l’école dans une société des “individus”, tout particulièrement dans une période de crise globale ».

C’est ce risque que souligne une note sur l’évolution de la formation des enseignants publiée par la conférence des directeurs d’IUFM à destination des partis politiques.

Ce document de seize pages analyse les rapports entre les modèles de formation, les missions de l’école et le rôle de l’État, et définit six enjeux prioritaires :

« 1. La formation des enseignants doit être portée par une structure spécifique, au niveau régional, assumant des missions élargies, organisée prioritairement selon une logique de professionnalisation et régie par un cadre national.

2. Pour garantir l’égalité des chances, les structures de formation aux métiers de l’éducation doivent proposer une offre de formations qualifiantes répondant aux spécificités des territoires et à une large palette en matière d’orientation et d’insertion professionnelle.

3. La formation des enseignants doit être universitaire et professionnelle, organisée sur le principe de l’alternance, articulant différents champs de la recherche et des savoirs, y compris pratiques, dans la perspective d’un continuum de formation “tout au long de la vie”.

4. Une mobilité internationale efficace est un levier indispensable dans la formation des enseignants. En matière d’échanges internationaux, il convient de poursuivre et de développer les relations bilatérales portées par chacun des instituts, et les programmes d’excellence construits collectivement ces dernières années, en les intégrant aux cursus de formation.

5. Il est nécessaire d’aménager le calendrier des concours et de développer les aides spécifiques aux étudiants afin que l’allongement des études ne renforce pas le déséquilibre dans la composition sociale du corps enseignant.

6. Les conditions d’une articulation fructueuse entre recherche et formation peuvent se réaliser à travers trois grands projets :

– lancer un programme national scientifique sur l’éducation afin d’aider à la prise de décisions en matière politique ;

– créer un réseau national et européen sur la formation des enseignants ;

– valoriser la recherche en éducation et en formation par la création d’un axe fédérateur sur le sujet dans un grand organisme de recherche soutenu à l’échelle nationale.

Il est enfin important de soutenir une ambition scientifique pour construire un système éducatif de qualité et reconnu internationalement. »

Sur toutes ces questions, on pourra également se reporter au remarquable dossier établi par la Revue internationale d’éducation en décembre 2010, « Former des enseignants ». Ce numéro (n° 55), coordonné par Alain Boissinot, élargit le champ du débat en explorant la façon dont des pays de traditions diverses envisagent la professionnalisation : Québec, Grande-Bretagne, France, Argentine, États-Unis, Suède, Grèce, Balkans, Corée… Actualité documentaire, ressources en ligne et références bibliographiques précieuses complètent ce numéro de référence.

 

• Télécharger le dossier de la CDIUFM.

• Le site de la CDIUFM.

• Sommaire du numéro 55 de la Revue internationale d’éducation, « Former des enseignants »,  éditée par le Centre international d’études pédagogiques.

 

l'École des lettres
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