Le mythe de Prométhée. La question de l’homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours

Le supplice de Prométhée sur une coupe antiqueCe dossier propose d’aborder l’un des quatre objets d’études communs à toutes les premières de série générale : La question de l’homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours.
Le mythe de Prométhée constitue une entrée particulièrement appropriée dans cet objet d’étude complexe, dont les enjeux peuvent être d’un accès difficile : en effet, les programmes recommandent d’engager une réflexion anthropologique à portée universelle, associée à une analyse approfondie du genre argumentatif.
Par ailleurs, il est demandé aux enseignants de proposer aux élèves des textes différents de ceux étudiés en seconde.

 
Voici, pour rappel, l’extrait des Instructions officielles se rapportant à cet objet d’étude :
« L’objectif est de permettre aux élèves d’accéder à la réflexion anthropologique dont sont porteurs les genres de l’argumentation afin de les conduire à réfléchir sur leur propre condition. On contribue ainsi à donner sens et substance à une formation véritablement humaniste. Dans cette perspective, on s’attache à mettre en évidence les liens qui se nouent entre les idées, les formes qui les incarnent et le contexte dans lequel elles naissent. Le fait d’aborder les œuvres et les textes étudiés en s’interrogeant sur la question de l’homme ouvre à leur étude des entrées concrètes et permet de prendre en compte des aspects divers, d’ordre politique, social, éthique, religieux, scientifique, par exemple, mais aussi de les examiner dans leur dimension proprement littéraire, associant expression, représentation et création.
Le professeur a soin de donner aux élèves une idée de la diversité des genres de l’argumentation et de leur évolution du XVIe au XXe siècle ; il leur propose à cet effet d’autres textes que ceux qu’ils ont pu étudier en seconde.»

Bulletin officiel spécial n° 9 du 30 septembre 2010.

 
En outre, les Instructions officielles affirment la nécessité d’envisager un corpus intégrant des œuvres de l’Antiquité, et ce dans une double perspective : construire une culture humaniste et s’approprier les différentes variations (littéraires, picturales…) d’un même thème.
Les genres de l’argumentation envisagés s’intéressent par ailleurs tout autant à l’argumentation directe qu’indirecte :
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« Corpus :
– Un texte long ou un ensemble de textes ayant une forte unité, du XVIe siècle à nos jours, au choix du professeur, étudié dans sa composition et son développement aussi bien que dans sa rédaction : essai, discours, pamphlet, recueil de maximes ou de pensées, de fables ou de satires, extraits de correspondances d’écrivains, texte narratif à visée persuasive, etc.
Un ou deux groupements de textes permettant d’élargir et de structurer la culture littéraire des élèves et de problématiser leur réflexion en relation avec l’objet d’étude concerné. Le professeur veille ainsi, en fonction du projet, à proposer dans ces groupements des textes ou des documents appartenant à d’autres époques que celle à laquelle appartient le texte long étudié par ailleurs, pour mieux faire ressortir les spécificités de telle ou telle période et dessiner des évolutions en matière d’histoire des idées et des formes.
– En relation avec les langues et cultures de l’Antiquité, et dans une perspective humaniste de connaissance des sources, un choix de textes et de documents permettant de retrouver dans les oeuvres antiques les racines de questions et de représentations touchant à la condition de l’homme. Le professeur choisit des œuvres ou extraits d’œuvres qui ont fait l’objet de reprises et de variations et constituent un héritage vivant à travers les siècles. Les récits de création ou fondation, les tragédies, les poèmes, mais aussi les tableaux, fresques et sculptures pourront ainsi nourrir une réflexion anthropologique que l’étude des genres de l’argumentation aura permis d’aborder selon des angles différents mais complémentaires.»

Bulletin officiel spécial n° 9 du 30 septembre 2010.

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Dans cette perspective, l’étude du mythe de Prométhée permet d’engager une réflexion anthropologique à plusieurs niveaux puisque le fils de Japet est conjointement le créateur de l’humanité et l’archétype du révolté.
L’exploration du mythe est ainsi l’occasion d’aborder un récit de fondation : la Théogonie, d’Hésiode.
La littérature comme la philosophie se sont ensuite approprié le mythe : Eschyle, Goethe, Percy et Mary Shelley, André Gide, Albert Camus, ont conféré de nouvelles dimensions au personnage de Prométhée, engageant une réflexion ontologique sur la liberté humaine et son rapport à la transcendance.

Magali Jeannin, ÉSPÉ de Caen

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 Plan du dossier

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I. Introduction : l’évolution du mythe de Prométhée
de l’Antiquité à l’époque contemporaine.

II. Quelles entrées possibles avec des élèves de première ?

III. Modalités d’exploitation pédagogique

Étape 1. Être révolté.
Étape 2. Construire le mythe de Prométhée à partir de ses représentations picturales, de textes d’accompagnement et d’écrits de travail.
Étape 3. Eschyle, Prométhée enchaîné : le révolté.
Étape 4. Goethe : Prométhée (1773), acte III.
Étape 5. Mary Shelley : Frankenstein (1818).
Étape 6. Prométhée satirique, du comique à la parodie : Aristophane, Lucien, Gide.
Étape 7. Conclusion et bilan.

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Magali Jeannin
Magali Jeannin

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