« Ou bien il s’agit d’une illusion… », suggère Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique. Dans ce texte publié en 1970, le théoricien pose le doute comme pierre angulaire du fantastique. Loup sur la lande ou créature sortie des enfers, le chien des Baskerville ? « Il y a la mort du dernier occupant du manoir, mort qui s’accorde si exactement avec la légende familiale. Il y a les rapports répétés des paysans touchant l’apparition d’une bête monstrueuse sur la lande. N’ai-je pas moi-même entendu de mes propres oreilles par deux fois un bruit qui ressemblait à l’aboiement d’un chien ? Il est incroyable, impossible que les lois ordinaires de la nature soient violées. Un chien fantôme ne laisse pas d’empreintes matérielles, ne remplit pas l’air de son cri. » Et la bête du Gévaudan ?
Notion clé au collège, le fantastique réunit Guy de Maupassant
et George Sand autour des zones humides, berges et marécages.
On y croise des êtres menaçants, maudits, morts vivants ou jetés au ban d’une société qui les réprouve et les taxe, par exemple, de sorcellerie.
Pour réfléchir en frissonnant.
Par Marie-Astrid Clair, professeure de lettres à Paris
Dans ses Histoires naturelles, l’auteur de Poil de carotte porte un regard peu
anthropocentré sur la nature et les êtres vivants. Prévue pour les objets
d’étude « Imaginer, dire et célébrer le monde, création poétique » en
sixième, et « Regarder le monde » en cinquième, cette séquence fait écho
au programme de sciences de la vie et de la terre, et peut donner lieu
à un projet interdisciplinaire.
Par Marie-Astrid Clair,
professeure de lettres modernes à Paris
Deux filles et deux garçons d’une dizaine d’années dans quatre romans qui
ciblent quatre phénomènes : Xavier-Laurent Petit entraîne, avec ses Histoires
naturelles, aux quatre coins du monde trouver des manières de résister à des
effondrements. Ce sont comme des contes initiatiques ultracontemporains, à
hauteur d’enfant, et pas seulement.
Par Sai Beaucamp-Henriques,
professeure de français langue étrangère
Et si ses Histoires naturelles se lisaient comme on pénètre dans un cabinet
de curiosité, avec l’envie de regarder, s’étonner, fouiller, comprendre ?
Rencontre avec Xavier-Laurent Petit, au carrefour des sciences naturelles et
de la littérature, des phénomènes naturels et de la fiction, de l’effroi et de
l’émerveillement.
Exprimant son amour pour la nature et la relation au sauvage, les romans
de Jack London témoignent de sa méfiance envers la société capitaliste, mais
aussi de sa confiance en une civilisation de justice sociale et de culture.
Par Stéphane Labbe,
professeur de lettres en collège et lycée dans l’académie de Rennes
Six ans après Demain, le documentariste Cyril Dion emmène deux jeunes
du mouvement climat pour une expédition sur la planète de la sixième
extinction en répétant : « Ça te fait quoi ? ». La réponse réside peut-être
dans la promesse que représentent Bella et Vipulan, brillants et impliqués,
pour le futur. Par Ingrid Merckx
L’adaptation en bande dessinée par Jérémy Royer du roman de Nastasia Rugani, Tous les héros s’appellent Phénix, offre une belle entrée au thème « Avec autrui : amis, famille, réseau » au programme de français
de cinquième. Un professeur prend une place grandissante dans une famille dysfonctionnelle dont il devient le prédateur. La narratrice construit
un parcours de détection de la violence et de la manière d’y répondre.
C'est aussi une ode à la sororité.
Par Ophélie Praly, professeure de lettres modernes,
et Olivier Dufaut, professeur documentaliste
« La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. »
Ce n’est pas un hasard si la critique Sophie Van der Linden a choisi cette citation
de Roland Barthes en épigraphe de son essai Tout sur la littérature de jeunesse
(Gallimard, 2021).